A l’occasion de la sortie du nouvel ouvrage de Lucas Chancel, Energie et Inégalités, Une Histoire Politique, le Laboratoire sur les inégalités mondiales a organisé une rencontre avec l’auteur dans le cadre des Débats de l’Egalité, le jeudi 9 octobre 2025.
Programme
- 18h-18h30 : Présentation de Lucas Chancel
- 18h30-18h40 : Commentaires de Thomas Piketty
- 18h40-19h15 : Questions-Réponses avec le public
- 19h15 : vente du livre et dédicaces
Résumé
Depuis des millénaires, l’usage de l’énergie façonne les sociétés humaines, structurant leurs hiérarchies et leurs rapports de pouvoir. Sa maîtrise est un vecteur d’émancipation autant qu’elle est un outil de domination. La propriété des ressources et des infrastructures énergétiques est un terrain de luttes sociales, politiques et géostratégiques. Selon qui possède l’énergie, des choix de société radicalement différents peuvent advenir.
En croisant les résultats de la recherche en histoire économique, en archéologie et sciences du climat, Lucas Chancel s’attache à montrer comment, sur la longue durée, les cadres techniques et politiques qui déterminent les usages de l’énergie s’articulent avec la répartition des richesses entre individus, groupes sociaux et nations.
Ce livre défend une transition écologique fondée sur une réappropriation collective de l’énergie. En puisant dans les expériences de redistribution des richesses du siècle passé, il esquisse une alternative au désastre écologique et aux inégalités extrêmes, à travers le développement de nouvelles formes de propriété publique et participative au XXIe siècle.
Lucas Chancel est professeur à Sciences Po Paris, au sein du Centre de recherche sur les inégalités sociales, et co-directeur du Laboratoire sur les inégalités mondiales à la Paris School of Economics.
Informations pratiques
Cet événement fait partie des Débats de l’Egalité, un cycle de rencontres organisées par le World Inequality Lab autour d’un livre récemment publié ou de travaux en sciences sociales, qui permettent aux auteur.e.s et au public d’échanger. Pour recevoir les invitations, cliquez ici.

L’utopie néolibérale d’une croissance globale et continue des richesses est désormais derrière nous. Mais le capitalisme n’est pas mort pour autant. Sa forme actuelle n’est ni réellement nouvelle ni totalement inconnue, car elle est propre à tous les âges où domine le sentiment angoissant d’un monde « fini », borné et limité, qu’il faut s’accaparer dans la précipitation. Ce capitalisme se caractérise par la privatisation et la militarisation des mers, un « commerce » monopolistique et rentier qui s’exerce au sein d’empires territoriaux, l’appropriation des espaces physiques et cybers par de gigantesques compagnies privées aux prérogatives souveraines, qui dictent leurs rythmes. Dans cet essai, Arnaud Orain dévoile ce « capitalisme de la finitude » et en éclaire les mécanismes aux trois périodes où il s’épanouit : XVIᵉ – XVIIIᵉ siècle, 1880-1945, 2010 à nos jours.

Chasseurs d’Etats est le fruit d’une enquête exceptionnelle sur les professionnels de la poursuite de la souveraineté – juges, avocats, enquêteurs et chasseurs d’actifs, mais aussi hauts fonctionnaires –, dont le foyer d’action est situé dans les tribunaux de New York. L’auteur raconte comment il est devenu possible d’engager des procès contre les États qui, émancipés du joug colonial, nationalisaient leur appareil productif et expropriaient les investisseurs états-uniens. La diplomatie économique des États-Unis, main dans la main avec les marchés de capitaux, a veillé à défaire les alternatives promues par les pays du Sud global et à construire le droit de New York comme l’étalon mondial des deals et litiges financiers.

RÉSUMÉ DU LIVRE